À partir de mi-avril, l’Équateur a traversé une période de crise énergétique.
En effet les coupures d’électricité ont commencé à se multiplier durant cette période, cela est dû à un important déficit hydroélectrique lié à la sécheresse qu’a connue toute la région durant le mois de mars. D’ailleurs, le gouvernement équatorien attribue ce problème énergétique non seulement à des “circonstance environnementales”, mais aussi à des “actes de corruption et de négligence sans précédent” dans le secteur de l’électricité.
Le pays enregistre des niveaux historiquement bas dans ses réservoirs. Et facteur aggravant, la Colombie, pays frontalier, a cessé d’exporter à la mi-avril de l’énergie dûe à la grande sécheresse du mois précédent.
À la fondation et dans les quartiers aux alentours, cette crise énergétique s’est grandement fait ressentir. En raison de l’altitude de notre quartier, par rapport au reste de la capitale, nous n’avions pas accès à l’eau courante. En effet, la fondation se trouve à 3,100 mètres d’altitude, contre 2,850 mètres pour les parties basses de la ville. Ce qui signifie que l’eau courante est acheminée par des pompes : système qui ne fonctionnait plus car plus d’électricité.
Nous avons dû fermer la fondation pendant une semaine, en effet sans eau ni électricité, impossible de nourrir correctement les enfants, impossible de laver quoi que ce soit, et les toilettes étaient bien évidemment inutilisables.
Pour la grande majorité des enfants, il leur a fallu trouver des solutions, rien que pour aller se laver. Se rendre chez une connaissance où l’eau était bien acheminée était pour la plupart la meilleure des options. C’est toujours très impressionnant de se rendre compte à quel point nous sommes dépendants de ces services. Et que contrairement à des endroits comme en France, ici, rien n’est garanti. Les volontaires sur place, habitués au standard français, ont pu se rendre compte de la chance que nous avons en France.
Après la première semaine de grande coupure énergétique, le gouvernement Équatorien a planifié les coupures à travers tout le pays. Nous étions donc avertis des heures de coupure d’électricité (et donc d’eau) soit 24h avant ou une semaine avant. Généralement, cela arrivait de 10h à 14h. Ce qui nous a permis de nous organiser et de pouvoir ré-ouvrir la fondation de nouveau.
De plus, un camion passait de temps en temps pour nous approvisionner en eau potable.
Ce fût une période particulière, où nous avons dû réapprendre à vivre sans eau ni électricité. La question de l’eau a exclusivement touché les habitants des quartiers de Tiwinza, le plus au nord. Tout ceci a contribué à remettre en perspective notre façon de vivre et nos habitudes quotidiennes.